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27 juin 2009

LES CHAMPIGNONS DANS LA PREHISTOIRE

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(Photo Odyssée de l'espèce)

La recherche de la nourriture a joué un rôle primordial dans l’évolution de l’Homme tant du point de vue biologique que culturel. Cette quête permanente et vitale est à l’origine d’une multitude de créations et d’inventions:

- armes et outils pour la chasse et la pêche. Il y a 3 millions d’années que Lucy l’Australopithèque a commencé à créer des outils rudimentaires et à consommer de la viande.

- l’Homo Erectus (Sinanthrope) arrive à domestiquer le feu et invente le biface (pierre taillée des 2 côtés) il y a 500 000 ans, ce qui lui permet de mieux tailler la viande. A sa manière il a conçu le “mieux manger” et la cuisson réunira et socialisera autour du feu. Cela permettra de se regrouper pour vivre et surtout de chasser un gibier plus gros.

- Homo Sapiens le suivra et sera bientôt remplacé par Homo Sapiens-Sapiens (-125000 ans) qui se répandra en Europe (-40 000 ans) aux dépens de l’Homme de Néanderthal qui disparaîtra peu à peu. Ils perfectionneront tous armes et outils. Mais la quête de nourriture reste toujours essentielle et d’actualité.

Les champignons font partie, avec fruits, baies, plantes, racines etc., de la nourriture la plus ancienne de l’Homme. Nos lointains ancêtres consommaient déjà, à ne pas en douter, des champignons sauvages. Il est certes difficile de le prouver, mais comment les imaginer indifférents aux effluves dégagés par certains champignons très odoriférants  tels que les truffes, les cèpes, les girolles, les rosés des bois, les pieds bleus ou autres clitocybes odorants alors que leur odorat était très développé. En effet on considère que ce sens était chez eux une centaine de fois supérieur au nôtre et au moins équivalent à celui d’un excellent chien truffier. De plus certains de ces cueilleurs-chasseurs avaient élu domicile dans des grottes se situant dans des régions ayant encore aujourd’hui une excellente réputation mycologique:

- dans le Périgord, surtout en Dordogne, à Lascaux, au Moustier, à La Bugue, aux Eyzies, à Villars, Rouffignac, Teyjat, Tursac, Meyrals, Belves, Sergeac, au Roc Gageac, à Cussac (découvert en Septembre 2000), Le Thot (Cro-Magnon), etc..

- en Ardèche dans la grotte Chauvet à Pont d’Arc, à Soyons, Orgnac, etc..

- dans le Lot à Pech Merle ou encore Rocamadour.Ces 3 départements sont réputés pour leurs truffes et cèpes.

Mais également dans la Vienne, dans l’abri du Roc aux Sorciers, et surtout en Ariège: Bédeilhac, Niaux, Mas d’Azil, Grotte de la Vache et aussi dans les Pyrénées Orientales: Grotte de l’Arago (Tautavel).

Peintures_rupestres_Lascaux

Peinture rupestre de Lascaux

On se représente ces “Artistes” de Lascaux ou de la grotte Chauvet réunis autour de ce feu où tout est né, même le langage, à déguster les produits de leur chasse et de leur cueillette dont la truffe faisait certainement partie. Cette truffe qu’ils ont cavé facilement car son odeur caractéristique n’était pas masquée par les parfums des fleurs et autres fruits, son apparition se situant entre Novembre et Mars. 

L’Homme Préhistorique connaissait-il les champignons? Savait-il les décrire? Différencier les comestibles des vénéneux? Ces questions resteront certainement sans réponses. Pour ma part je suis persuadé qu’il avait des acquis mycologiques, à cette époque il était certainement plus aisé d’identifier un cèpe que de tuer un mammouth.

Son formidable odorat lui a évité bien des intoxications, en effet les champignons vénéneux, dans leur grande majorité, ne dégagent pas d’odeurs particulièrement attirantes si ce n’est l’Entolome Livide (forte odeur de farine) ou encore l’Inocybe de Patouillard (odeur forte et fruitée). Mais souvent, au cours de ces déambulations, ses narines ont dû être fortement incommodées par l’odeur pestilentielle du Phallus Impudique ou du Cortinaire à odeur de bouc.

Il avait certainement des connaissances mycologiques acquises tout au long de sa courte vie dans laquelle l’observation jouait souvent un rôle vital et qui perduraient grâce à la mémoire collective du groupe. Que de belles cueillettes ont dû être étalées devant ce feu sans qui rien ne serait et autour duquel des discussions (si on peut dire) mycologiques étaient déjà très animées.

Ces connaissances ont dû s’égarer au fil des siècles, tout comme celles de la chasse, à partir de la Néolithisation (-10 000 ans), ce passage de la prédation à celui de la production grâce à l’élevage et à l’agriculture, marquée par la sédentarisation.

L’avènement de l’agriculture (blé, orge, pois, lentilles, etc.) et de l’élevage (mouton, chèvre porc, bœuf, volailles) amena une véritable révolution alimentaire. On cessa de puiser dans le “jardin des origines” et on apprit à se nourrir différemment. Beaucoup de connaissances acquises tout au long des millénaires disparurent et la vie devînt plus facile. Un champignon a néanmoins permis de produire le feu de la préhistoire jusqu’au début du 20ème siècle: le Polypore Amadouvier, grâce à une matière cotonneuse qui s‘y trouve, facilement inflammable par des étincelles produites par percussion: l'amadou.

briquet

Briquet à amadou début du XXème siècle

 

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